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II existait bien, depuis 1780, des sociétés et des clubs, formés en vue d'obtenir une réforme parlementaire, jugée dès lors nécessaire et qui ne fut accomplie qu'en 1832 '. En 1780, une société (ï Information ConstiUt- tionnelle ?LYSiii été créée et avait répandu des quantités de pamphlets sur cette question. En 1782 et eu 1785, Pitt lui-même avait proposé à la Chambre des Communes des motions ayant pour objet de modifier le système d'élection. En 1789, la réunion d'un club de whigs, connu sous le nom de Société de la Révolution 2, et le célèbre sermon du D Price avaient motivé les fameuses Réflexions de Burke sur la Révolution française ^ ; celles-ci avaient fait sortir du sol toute une littérature de réponses, parmi lesquelles se distinguaient les Droits de l' Homme de Thomas Paine*. Mais ces associations étaient isolées, avaient peu d'influence ; leur programme se bornait à une réforme contenue dans les limites constitutionnelles; et les discussions sur la Révolution française semblaient porter sur une question étrangère aux pays et presque historique. Vers le commencement de 1792, les germes d'opposition, cachésjusque-là, se manifestèrent et se répandirent avec une singulière rapidité. Des sociétés politiques pullu- lèrent sur toute l'étendue du royaume. Le 25 de janvier, un cordonnier, nommé Thomas Hardy , écossais de naissance , établi à Londres , fonda, avec neuf amis , une association sous le uom de Société Correspondante de Londres. Son titre indique oii était sa force. Elle devait se mettre eu rapport avec les autres réunions analogues. Elle était habilement organisée en divisions de quarante-cinq membres, qui se constituaient au fur et à mesure que le nombre des membres augmentait; elles envoyaient un délégué au Comité central , lequel se réunissait tous les jeudis soir. Les affiliations se présentèrent bientôt en quantités considérables et, avant la fin de l'année, Hardy estimait qu'elles atteignaient vingt mille, « nombre qiii dépasse de beaucoup le corps entier d'électeurs dont dépeiul une majorité à la Chambre des Communes ^ ». A la fin de uuirs , il se fonda la Société des Amis du Peuple com\^o»ée iks hommes du parti whig éminents par leur rang, leurs talents ou leur ascendant; Lord Daer, l'ancien protec- teur de Burns, Thomas Erskiue le célèbre avocat, plusieurs membres du Parlement en faisaient partie. De tous côtés, dans les comtés, eu Irlande, et surtout en Ecosse , des sociétés se formèrent sous ce dernier titre. En Février , Thomas Paine avait publié la seconde partie de ses Droits de l'Homme dont la vente fut si considérable que, dès l'été , il offrit, avec les

1 \o\v sur ces premières sociétés Lecky, History of England in the XVIII^^ century, tom V, chap. xxi, p. 448.

2 Sur l'action de celte société, Lecky, Id. p. 450. — Voir aussi 7"/«' Sloryofllie Engllsli Jacobins, by Edward Smith, chap. i.

3 Les Reflections on thc Révolution of France sont de Novembre 1790.

4 The Rights of Man sont de n91-92.

5 The Story of Ihe English Jacobins, chap. ii et chap. m, p. 43.