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raoins ^ . » Cockburn dit : « Deux vices qui , depuis longtemps , sont bannis de toute société respectable, étaient répandus, pour ne pas dire universels, parmi toutes les hautes classes : jurer et se griser. Rien n'était plus commun pour des gentlemen , qui avaient dîné avec des dames et qui se proposaient de les rejoindre , que de s'enivrer. S'enivrer dans une taverne semblait la conséquence naturelle sinon préméditée d'y être entré ^. » Chambers dit : « La dissipation dans les tavernes , maintenant si rare parmi les classes respectables , régnait auparavant à Edimbourg , à un degré remarquable, et absorbait les heures de loisir de tous les hommes de professions libérales , sans en excepter à peine les plus sévères et les plus austères. Aucun rang, aucune classe, aucune profession ne formait exception à cette règle 3. » Rogers dit : « L'ivrognerie n'était pas limitée à une classe particulière , tous buvaient , depuis le prince jusqu'au mendiant*. »

Mais ces témoignages, pour si affirmatifs qu'ils soient, ne donnent pas l'impression d'ivrognerie universelle, continuelle, normale, qui se dégage de mille détails. Elle sort de partout et il faut vraiment la rencontrer de tous côtés pour y ajouter foi. C'était, à la lettre, une habitude reconnue et presque exigée par les mœurs. Les dîners devaient se terminer par l'ivresse générale des hommes ; ceux qui ne pouvaient pas boire restaient chez eux ^. Quand les dames se retiraient, les hommes buvaient seuls 6. On passait les vins. On portait des toasts auxquels personne ne pouvait se dérober. La plupart du temps , les convives étaient gris quand ils remontaient au salon ^. Mainte fois, les invités roulaient à terre * et ces corps étendus donnaient à la salle l'aspect d'un bivouac. La chose était si bien convenue que toutes les précautions étaient prises. Dans certaines maisons, on avait deux highlanders, chargés de transporter les hôtes dans leurs chambres^. Ailleurs, c'était mieux encore. Mackenzie racontait l'incroyable histoire suivante. Il était un jour à un dîner et, ne voyant d'autre façon de s'échapper, il s'était laissé glisser sous la table, parmi les cadavres qui y étaient déjà ; on en était réduit à ces subterfuges. Après un instant, il sent à sa gorge le tâtonnement de deux mains. Il demande ce que c'est, et on lui répond :

1 Dean Ramsay, Réminiscences of Scoltish Life and Characler, p. 4*7.

2 Lord Cockburn , Memorials , p. 28.

■* R. Chambers, Traditions of Edinburgh, p. 152.

4 Ch. Rogers, Scotland Social and Domestic, p. 35.

^ Cb. Rogers, M, p. 35,

6 Ch. Rogers , Traits and Slories of the Scoltish People , p. vi.

■^ Dean Ramsay. Réminiscences, p. 48.

8 Ch. Rogers, Scotland Social and Domestic, p. 36 ; — Traits and Slories, etc., p.vi.

9 Dean Ramsay. Id., p. 62.