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Anderson, d'abord professeur de lang^iies orientales, puis de physique, qui se montra plus tard philanthrope édairé par la fondation de l'Institut Andersonien, destiné à répandre l'éducation dans les classes pauvres. D'Aherdeen, venaient James Beatlie, le poète et le moraliste, l'auteur du Ménestrel ç{ d'ouvrages de discussion religieuse; Robert Hamilton, le mathématicien, qui appliqua ses connaissances mathématiques à l'Econo- mie politique et publia des travaux sur les Dettes Publiques ; il était en correspondance avec notre Say ; George Campbell dont la Niilosofhle de la Rhétorique est un ouvrage excellent et, à nos yeux, supérieur à celui de Blair. De petites villes, de paroisses perdues, il arrivait des hommes de valeur; le D Somerville, l'historien de la reine Anne, venait de Jedburgh ; John Ogilvie , le poète du Jour du Jugement, venait de Medmar ; Br\ donc, le voyageur dont le Tour en Sicile et à Malte a été traduit en français et est encore un livre intéressant, vivait près de • Coldstream. De toutes parts on se réunissait à Edimbourg, comme au foyer intellectuel du pays ; la société qui y vivait s'accroissait de l'af- fluence de tous ces visiteurs.

Et il est impossible de ne pas songer qu'aux pieds de cette génération si puissante en grandissait une autre, destinée à la remplacer et à l'égaler. Walter Scott était alors un adolescent d'une quinzaine d'années, un peu boiteux, qui ai rai t déjà à errer dans les ruelles d'Edimbourg. Parmi les gamins qui, chaque matin, s'en allaient à la High School, dans le cos- tume que l'époque trouvait joli pour les enfants, en culottes courtes, en gilet et en veste brillants, couleur bleu de ciel, vert d'herbe ou écarlate *, se trouvait presque toute la rédaction de la Revue d'Edimbourg. Le futur lord Cockburn, dont les livres charmants nous fournissent les matériaux les plus heureux et les plus pittoresques de cette étude, avait sept ans ; Francis Horuer, l'économiste et l'homme d'état mort trop jeune , lord Brougham, l'orateur et le ministre fameux, en avaient huit; James Mon- creiif, le juge, en avait dix ; sirCharles Bell, le médecin, dont sonbiographe français a dit que « sa découverte sur les fonctions du système nerveux est le fait le plus important dont la science ait l'obligation aux physiologistes de la Grande-Bretagne depuis la doctrine de Harvey sur la circulation du sang - » avait douze ans ; Francis Jeffrey, le fameux critique de la Revue d'Edimbourg, en avait treize.

En même temps grandissaient, de tous côtés, dans les provinces , une légion d'enfants qui devaient venir se réunir à ce groupe d'Edim- bourg. James Hogg, le plus grand poète populaire que l'Ecosse ait produit après Burns et dont la vie est presque aussi remarquable que celle de Burns , était un grand garçon de seize ans , solitaire

1 Lorl Cocliburn. Memorials, p. 11.

2 Amedee Pichot. Sir Charles Bell, p. 15.