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et savant, fameux pour sa connaissance des classiques et sa théorie sur la descendance de l'homme. Il soutenait, avant l'heure, que les hommes avaient eu des queues et descendaient du singe. Il avait puhlié son ovLYragG sur l'Origine et le Progrès du langage, oii il soutenait le système de Lucrèce sur l'origine du langage et où il avait pris pour épigraphe les vers d'Horace qui le résument :

Quuin prorepserunt primis animalia terris Mulum et turpe pecus

C'était, disait-il, on miniature l'histoire du genre humain. 11 était en train de publier son travail sur la Métaphysique Ancienne. Il donnait des soupers « attiques * » où la table était parsemée et les flacons enguirlandés de roses à « la manière des anciens 2. » U allait presque chaque année à Londres, faisant à cheval toute la route parce que les chaises de poste étaient des véhicules inconnus des anciens ^. Il était le père d'une adorable et angélique créature, dont la grâce et la douceur étaient admirées de tout Edimbourg et séduisirent Burns, comme une apparition céleste. Elle devait être enlevée peu d'années après, et le poète devait écrire sur elle une élégie chaste et attendrie.

Le barreau, ou la Factdty of adrocatrs , comme on l'appelait, qui était la pépinière de la cour de justice, était un corps très brillant et très instruit. Cela tenait à des circonstances particulières. Les fils de famille nobles n'ayant pas, comme en Angleterre, le débouché de la vie publique, se portaient de ce côté. « La Faculté des avocats comprenait la moitié des gentilshommes d'Ecosse. La profession de la loi était embrassée par les fils aines de la gentry, plutôt parce qu'elle conférait une sorte de distinction fashionable que parce qu'ils en attendaient des affaires ou des émoluments. Elle conduisait à une éducation savante ou du moins polie, et donnait une sorte de dignité au-dessus de la pure inactivité. C'est peut-être à cause de cela qu'il y avait, à cette époque, parmi la Faculté des avocats d'Ecosse, une élégance de manières, unie à un degré de science et de connaissances générales, qu'on n'aurait pu retrouver en aucune autre compagnie semblable dans aucun autre pays *. » C'est Henry Mackenzie qui parle ainsi et il avait bien connu le barreau de son temps. En laissant de côté ce que la partie exclusive d'un jugement semblable a toujours de douteux, il reste que la Faculté des avocats d'Edimbourg était une réunion d'hommes remarquables non seulement par leurs connaissances professionnelles, mais par leur culture générale.

1 Lord Cockbura, Memorials, p. 36.

2 Erskine and his Times, by Lieut.-Colonel Alex. Fergusson, p. 281.

3 Biographicnl Dictionary of Eminont Scotsmen.

i Edinburgh Review, N321, January 1883, p. 231.