Page:Angellier - Dans la lumière antique, Les Épisodes, p1, 1908.djvu/55

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LE DERNIER OLIVIER.

à Émile Legouis.

Les anciens oliviers qui peuplaient la vallée,
Fière d’eux autrefois, aujourd’hui désolée,
Les anciens oliviers dont vivaient les moulins
Aujourd’hui lézardés en leurs muets déclins,
Sont tombés un par un, sans merci, sans relâche,
Arrachés par la bêche, abattus par la hache.
Bien que leurs vastes troncs fussent distants entr’eux,
Leurs dômes se touchaient ; leur feuillage orgueilleux,
Remué tout entier au même coup de brise,
D’une ondulation glauque, argentée et grise,
Étendait jusqu’aux monts son grand flot continu.
Sous leur dais imposant on se croyait perdu,
Tant l’ombre lumineuse était élyséenne,
Dans la majesté claire, hellénique et sereine,