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Il est bon pour chacun ; son grave et fin sourire
Accueille le voisin, le pauvre, l’écolier,
Et, sans paraître voir le respect qu’il inspire,
Il a pour tous son ton courtois et familier.


Il n’a point d’autre ami qu’un grand chien de montagne,
Qui marche à ses côtés, le nez près de sa main,
Et, dans ses moindres pas, noblement l’accompagne
D’un bel œil attristé qui semble presque humain.


Et trois fois chaque jour quand il vient à sa porte,
L’enveloppant de vols et de chansons, accourt
Pour prendre dans sa main les miettes qu’il apporte,
L’essaim des oiselets des arbres d’alentour.


Ainsi vit-il heureux, ou résigné, mais sage,
Achevant, d’un regard ni craintif, ni pressé,
Les derniers mots au bas de la dernière page
Du livre où son destin divers était tracé.