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Et pourtant son regard semble toujours attendre
Quelque chose de neuf, de plaisant ou de beau ;
Son esprit a gardé la jeune soif d’apprendre,
Son front a toujours l’air d’être auprès d’un flambeau.


Il lit les vieux auteurs de sagesse compacte
Dont le sens dru nourrit les siècles successifs,
Qui, dans quelques mots forts, ont mis l’aspect de l’acte,
L’ombre des résultats, la sève des motifs.


Il dit qu’il peut tenir, sur l’étroite tablette
Auprès de son foyer accrochée à son mur,
Tous les écrits humains dignes qu’on les transmette,
Tout ce qui fut pensé de puissant et de pur.


Et lui-même il écrit à sa petite table,
Sur laquelle est toujours un vase avec des fleurs ;
Non qu’il croie achever quelque page durable
Où vivraient après lui son rêve et ses ferveurs,


Mais il trouve une joie à sentir sa pensée,
Amenée et contrainte à la forme du mot,
Prendre cœur et conseil sur la beauté fixée
Dans les écrits parfaits dont il est le dévot.