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DEVANT L’ÂTRE.

à Jules Derocquigny.

Femme, vers la fenêtre obscure l’ombre rampe
Et monte du plancher ; viens allumer la lampe ;
Puise à l’amphore un peu de vin, et d’huile aux urnes ;
Fais les libations du soir aux Dieux nocturnes,
Qu’ils gardent des périls obscurs notre demeure !
Prends soin que notre feu, dans le foyer, ne meure ;
Sur la flamme déjà s’accumule la cendre,
Sa pesante épaisseur s’accroît et fait descendre
L’amas clair du brasier qui s’abaisse et s’écroule,
Et la poussière grise en cascades déroule
Sur les rocs d’or ardent et tremblant de la braise.


Le couchant menaçait ; la nuit sera mauvaise ;
On entend au dehors les sanglots d’une averse