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Sont partout poursuivis par ses ondes pareilles.
Mais son bruit quelquefois fait venir les abeilles,
Elles volent vers moi comme vers un rucher ;
J’abandonne mon disque, et je cours me cacher
La tête dans les plis de mon manteau de laine,
Jusqu’à ce que déçu dans sa recherche vaine
L’essaim parte chercher une ruche autre part.
Mais comme j’ai parfois senti brûler leur dard,
Et que l’expérience est remède du risque,
Je laisse quelque temps se reposer mon disque,
Auquel les oiselets pourraient s’habituer.


D’ailleurs, j’ai ce qu’il faut pour pouvoir les tuer ;
Un vieux soldat m’a fait don de sa vieille fronde,
Et quand j’y puis placer une pierre bien ronde,
Je frappe, à trente pas et presque à chaque coup,
La porte de la grange ; et même ce hibou
Qu’elle porte cloué les ailes éployées,
Et qui tient à l’écart les poules effrayées,
J’ai failli le toucher une fois. C’est pourquoi
Parmi tous ces oiseaux c’est la fuite et l’effroi,
Lorsqu’ils me voient choisir un caillou sur la voie,
Et, quand ma fronde autour de ma tête tournoie,