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Et de ses roses bras, de ses bras de lumière,
Lève le globe ardent qui réveille la terre.
Dans le ciel ténébreux la splendeur a bondi,
Et, sous le clair azur d’un seul coup agrandi,
Où les signes d’argent des astres s’engloutissent,
Hors des sombres vapeurs qui s’affaissent, surgissent
Les hauts monts cuirassés de leurs glaciers d’argent,
Leurs ruisseaux embrumés, leurs flancs au vert changeant,
Les fluctuantes mers de blancs vaisseaux semées,
Les coteaux dont le faîte est voilé de fumées,
Les temples sur leur roc, les camps aux droits remparts
Où l’emblème s’allume au haut des étendards,
Les cités dans l’orgueil arrogant de leurs dômes,
Les villages craintifs, accroupis sous leurs chaumes,
Les labours bruns, les prés au bétail tacheté ;
Le monde entier paraît, vers la vie exalté,
Et de mille couleurs s’anime et se colore.
Mais tout est ruisselant des larmes de l’Aurore.