Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t1, 1905.djvu/86

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sont en nombre infini ! Pour que tu les choisisses
D’un choix auxquel les Dieux souriants soient propices,
Pour que ta main cherchante ait Minerve pour guide.
Il te suffit d’aller avec un cœur candide.
Va former ta guirlande à leurs mille nuances !
Les fleurs sont dans les prés, et les prés sont immenses !


Le Potier.

Je te crois : cependant écoute un de mes vœux,
Vierge ; j’estimerais comme un présage heureux
Si ta main aux doigts blancs consentait à cueillir
La première des fleurs, afin qu’à l’avenir
Ton goût me soit un guide, et que mes choix futurs,
S’accordant à celui qu’auront fait tes yeux purs,
Et certains de garder quelque chose de lui,
Y trouvent un exemple et prennent un appui !
À travers mes travaux descendra ce bienfait,
Et, dans le plus lointain d’entre eux, vivra l’effet
De la grâce autrefois accordée au premier !
Dis-moi donc quel sujet, superbe ou familier,
Quel spectacle de vie ou de dieux ou d’humains
Doit naître de l’argile et vivre sous mes mains,