Ce que tu lui donnais par ton constant refus,
Et tout ce qu’en offrant vainement, je reçus !
Mais si l’exemple sert à nous faire toucher
Ce qu’avec le précepte on ne fait qu’approcher,
Amie, indique-moi quelque scène où tes yeux
Trouveraient le plaisir serein et sérieux
De la vie accordée aux noblesses de l’art,
Et qui convierait l’âme au banquet du regard.
Que pourrais-je, ô potier, répondre à ta demande ?
Les fleurs sont dans les prés, cueilles-y ta guirlande !
Ne te suffit-il pas que l’une ait sa rosée,
Une autre son éclat, qu’une abeille posée
T’indique que cette autre est de senteur suave ?
Laisse celle qui sied au front vil de l’esclave,
Ou que la courtisane aime avoir à sa lèvre,
La plante de l’ivresse ou celle de la fièvre ;
Mais celles que les Dieux favorables ont faites
Propres à décorer nos travaux ou leurs fêtes