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VI
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Et c’est pourquoi nous deux qui ne durons qu’une heure,
Amie, ô douce amie aux yeux pourtant divins,
Aimons-nous — les espoirs les plus bornés sont vains —
Tandis qu’en nous la vie un court instant demeure !
Entends-tu s’écrouler les pierres des ravins ?
Hâtons-nous ! que notre âme, avant qu’elle ne meure,
Touche au moins une fois aux purs sommets qu’effleure
Un étrange rayon de bonheurs surhumains.
Car nous sommes pareils au duvet des chardons,
À des flocons de neige au-dessus des abîmes,
Un rayon de soleil nous frappe, et nous fondons ;
Nous n’avons qu’un instant pour atteindre les cimes
Et pour en retomber, et nous ne possédons
Que l’immortalité de minutes sublimes.