Page:Angellier - À l’amie perdue, 1920.djvu/52

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XXXVI

 
« Son sourire et ses yeux sont l’étoile du soir,
L’étoile du matin ; tu ne veux reconnaître
Pauvre cœur déréglé, de chagrin ni d’espoir
Que de la voir pâlir ou de la voir renaître.

Mais si son cher rayon avant nous devait choir
Dans l’océan funèbre où tout doit disparaître,
Et que le monde éteint ne fût qu’un tombeau noir,
Que ferions-nous, ô cœur perdu ? » — « Tu pourrais être

Le moine émacié, dont chaque heure s’enchaîne
À quelque anneau de fer de discipline étroite,
Qui, sous sa robe brune, en sa stalle de chêne,

Penchant son front cireux dans sa main maigre et moite,
Ecoutant sa toux rauque emplir le chœur, convoite
Le bienfait d’une fin que Dieu fasse prochaine. »