Page:Angellier - À l’amie perdue, 1920.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XXXIII


4

Tandis que les rayons tombaient intarissables,
Je vis, dans un azur toujours plus radieux,
Ces rosiers se couvrir de ruses innombrables,
En sorte qu’ils semblaient brûler comme des feux.

Et comme, dans les fleurs des antiques retables,
La Vierge au front cerclé d’un nimbe glorieux,
Reçoit entre ses mains les vœux des misérables,
Tu paraissais vouloir écouter mes aveux ;

Et l’éclat de cet or dans des clartés broyé
Le cédait aux lueurs de tes yeux attendris.
Quand l’Amour te montra de son bras déployé,

J’aperçus qu’il tenait la sombre fleur d’iris
Que j’avais vue aux mains pâles de la Pitié,
Mêlée à des boutons de rose entrefleuris