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XXII


 
Petit village agreste, et clos de monticules
Où paissent des troupeaux de moutons et de chèvres,
Tu vis loin des chemins et tu te dissimules
A l’écart des cités et de leurs âpres fièvres ;

Tes murs blancs, tes toits gris aux paisibles fumées
Se blottissent autour du clocher paternel,
D’où, sur les champs lointains, cloches accoutumées,
Vous jetez vos instants de repos solennel.

Dans ton cirque restreint de gazons et d’azur
Ne peux-tu recevoir, en un asile sûr,
Deux voyageurs lassés, et les garder cachés,

A leur humble foyer promptement attachés.
Et contents de manger un pain de froment pur
Cuit dans des fours chauffés par des myrtes séchés ?