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XV


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Voici ce que je vois sur l’étrange verrière ;
Une dame très belle, en longue robe blanche
Dont le cœur est brodé d’une fleur de pervenche,
Est debout au milieu d’unie jeune clairière ;

Au tronc gris des bouleaux grimpe un filet de lierre,
D’une grotte moussue une source s’épanche,
Un rossignol, parmi les feuilles d’une branche,
Chante, le ciel sourit de clarté printanière ;

Et la dame très belle et très bonne a tendu
Ses deux mains à quelqu’un qui se jette éperdu
Et les baise humblement, à quelqu’un dont la face

Dans ce geste abaissé se détourne et s’efface.
Et je me dis : « C’est moi qui lui baise les mains. »
Alors viennent les vents par les âpres chemins !