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III


 
Vénus brille annonçant les heures de l’amour,
La bienfaisante nuit qui berce et qui féconde,
Et, dans le cercle d’or que son rayon parcourt,
L’attente du bonheur fait tressaillir le monde.

L’un de l’autre éloignés par les œuvres du jour,
Tous les cœurs entr’épris en qui le désir gronde,
Rendu plus inquiet par l’espoir du retour,
Vont être réunis dans sa douceur profonde :

Les yeux se chercheront, les mains se presseront,
Les baisers déposés sur le marbre du front
Descendront sur les yeux, frémiront sur les lèvres,

Les bras impatients entoureront les tailles,
Les corps s’enlaceront dans les cris et les lièvres,
Les femmes concevront le fruit de leurs entrailles.