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peu d’esprits peuvent regarder en face le néant de l’après-mort. On ne peut alléguer, pour faire rentrer dans l’œuvre de Khayyam les quatrains mystiques, une conversion soudaine du vieil homme ramené par l’âge et la faiblesse à une conception religieuse du monde. Khayyam dit, en effet, au quatrain 136 :


Le chiffre de mes ans a passé soixante-dix ; — si je ne me réjouis pas aujourd’hui, quand donc serai-je heureux ?


Dans les quatrains mêmes de Khayyam, les manuscrits persans présentent des variantes. Nicolas qui a traduit en 1867, et indifféremment, tous les quatrains attribués à Khayyam a usé d’un texte qui n’est pas celui sur lequel a été imprimée l’édition de Bombay, 1893, dont nous nous sommes servis. Ici seul le goût décide. Entre deux textes, prenons le plus net, le plus beau.

Nous imprimons cent quarante-qua-