Quand ils ont engagé le combat, ils se
retirent tranquillement, jusqu’à ce que
l’affaire soit décidée. Comme ils connaissent
parfaitement les véritables intérêts
de leur pays, ce sont eux qu’on députe
chez les Nations voisines pour y ménager
quelque accommodement. Tantôt ils font
les fonctions de guerriers, tantôt celles
d’ambassadeurs ; ils sont également propres
à ces deux emplois.
La place était abondamment fournie de toute sorte de provisions et en état de faire une longue résistance. Aussi les Cythéréennes étaient bien résolues de combattre jusqu’à la dernière extrémité. L’envie de soutenir leur réputation et la haine qu’elles portaient à leurs ennemis les soutenaient dans ces généreux sentiments. Les Ebugors de leur côté ne visaient à rien moins qu’à la destruction totale de Cythère ; ils avaient une puissante armée à laquelle ils ne croyaient pas qu’on pût résister longtemps. La suite nous fera voir s’ils ne se trompaient pas dans leurs conjectures.