sa grâce, et lui protesta si bien qu’il était
innocent qu’il en fut parler à l’heure même
à Sa Majesté. Mais Elle, qui ne croyait pas
légèrement, ne s’en voulut pas rapporter à
ce qu’il lui disait et remit à lui faire
réponse quand il en serait instruit plus
particulièrement. Pour cet effet, il fit appeler
le jeune prince qui avait eu le fouet, et
lui ayant commandé, en présence du marquis
de Louvois, de lui dire la vérité, le
marquis de Louvois fut si fâché d’entendre
que le chevalier de Tilladet lui avait menti,
qu’il s’en fut du même pas lui dire tout ce
que la rage et le dépit étaient capables de
lui inspirer.
Il n’y eut que le duc de Grammont à qui le Roi ne parla de rien, comme s’il n’eût pas été du nombre ; ce qui donna lieu de murmurer aux parents des exilés, qui étaient fâchés de le voir rester à Paris pendant que les autres s’en allaient dans le fond des provinces. Mais le Roi, sachant leur mécontentement, dit qu’ils ne devaient pas s’en étonner ; qu’il y avait longtemps que le duc de Grammont lui était devenu