Page:Anecdotes pour servir à l’histoire secrète des Ebugors, 1912.djvu/57

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 19 —


répandit bientôt un bruit de tout ce qui s’était passé dans cette maison de campagne, de sorte que les uns excités par leur inclination, les autres par la nouveauté du fait, s’empressèrent d’entrer dans l’Ordre.

Un prince, dont il n’est pas permis de révéler le nom, ayant eu ce désir, fut présenté au chapitre par le marquis de Biran, et ayant demandé à être relevé des cérémonies, on lui fit réponse que cela ne se pouvait et qu’il fallait qu’il montrât exemple aux autres. Tout ce qu’on fit pour lui, c’est qu’on lui accorda qu’il choisirait celui des grands maîtres qui lui plairait le plus, et il choisit celui qui l’avait présenté, ce qui fit grand dépit aux autres, qui le voyaient beau, jeune et bien fait.

Cette grâce fut encore suivie d’une autre qu’on lui accorda, savoir : qu’il pourrait choisir de tous les frères celui qui lui serait le plus agréable, dont néanmoins la plupart commencèrent à murmurer, disant que, puisqu’on violait sitôt les règles, tout serait bientôt perverti. Mais on leur fit