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de son mérite à ce qu’il avait hérité d’eux qu’à son dépit ; que Dieu se servait de toutes choses pour attirer à la perfection ; qu’ainsi, bien loin de murmurer contre sa Providence pour les sujets de chagrin qu’il lui envoyait, il avouait tous les jours qu’il lui en était bien redevable.

Le chevalier de Tilladet n’eut rien à répondre à cela, et chacun crut que l’humilité du duc de Grammont, jointe à une si grande sincérité, ferait faire réflexion aux avantages qu’il avait par-dessus les autres, soit pour les charmes de sa personne ou pour le rang qu’il tenait. En effet, il allait obtenir tout d’une voix la chose pour laquelle on était alors assemblé, si le comte de Tallard[1] ne se fût avisé de dire que l’Ordre allait devenir trop fameux pour n’avoir qu’un grand maître ; que tous trois étaient dignes de cette charge, et qu’à l’exemple de celui de Saint-Lazare, où l’on

  1. Camille d’Hostun, duc de Haston, marquis de La Beaune, comte de Tallard, né en 1652. Il est question de lui dans l’Histoire de la maréchale de La Ferté, une autre partie de l’Histoire amoureuse des Gaules.