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de choix. Ainsi, le duc de Villars, le fils de l’illustre maréchal et qui lui succède dans la plupart de ses dignités, avait ces goûts invétérés, qui lui valurent, comme au comte de Mirabeau père, le surnom ironique de l’Ami des hommes.

Les rapports du policier Marais signalent, en 1769, l’ambassadeur de Venise comme affilié à la secte des sodomites. Le vice, d’ailleurs, n’est-il pas dit italien ?

« On assure, écrit-il, que l’ambassadeur de Venise vient de faire huit mille livres de rentes au petit Fleury, comédien de la troupe de Montansier, et malgré cela il lui donne trente louis par mois. » Et encore : « L’ambassadeur de Venise vient de donner au petit Fleury un cabriolet avec un cheval pour venir plus souvent à Paris. Il l’entretient comme une jolie femme. »

Le duc d’Elbeuf lui-même, au dire de Casanova, s’était entouré de mignons qui, à tour de rôle, étaient admis dans sa couche[1].

Nous pourrions à plaisir allonger la liste ; mais nous en avons assez dit pour expli-

  1. Voir les Chroniques du XVIIIe siècle, par Jean Hervez. La Régence galante, La Galanterie parisienne sous Louis XV (Bibliothèque des Curieux 1909-1910).