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plaisir ; ou bien elles n’osent le découvrir de peur de scandale, ou encore elles se taisent pour tenir leurs maris en sujétion et pouvoir de leur côté prendre des amants.

Le sire de Bourdeille a poussé ses révélations plus loin encore ; les contes gras ne l’effrayaient pas.

« Un mari de qualité, dit-il, était vilainement épris d’un jeune homme qui aimait fort sa femme et en était aimé. Un jour qu’il les surprit couchés et accouplés ensemble, menaçant le jeune homme de le tuer s’il ne satisfaisait à sa passion, il l’investit tout couché, et joint et collé sur sa femme, et en jouit ; dont sortit le problème, comme trois amants furent jouissants et contents tous ensemble[1]. »

Henri IV, le « chevalier banal de la France », essaya vainement d’enrayer le mal et de détourner la passion des plaisirs ultramontains vers le baiser naturel. « À la cour, dit Lestoile, dans son Journal d’Henri IV, on ne parle que de duels, puteries et maquerellages ; le jeu et le blasphème y sont en crédit ; la sodomie y règne tellement qu’il y a presse à mettre la main aux braguettes :

  1. Brantôme, Discours I, 158 pp. et suiv.