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Italie ou en Turquie, ou, sans bouger de France, ont fréquenté avec ceux de ces pays-là, ou pour le moins ont conversé avec ceux qui avaient été à leur école. Les mots dont nous usons pour exprimer cette infamie sont empruntés au langage italien. Quelle est la ville d’Italie qui exporte chez nous ces coutumes ? En Italie même, un proverbe dit que Sienne se vante, entre autres choses, des bardaches et des putains. Mais, au dire des connaisseurs, Rome doit aller devant Sienne comme sodomie[1]. »

Le seizième siècle, c’est l’époque des mignons de Henri III, ces insolents et turbulents, frisés et pomponnés Hermaphrodites, « garces du cabinet », qui savaient « branler à propos la crête d’un panache, garnir et bas et haut de roses et de nœuds des cheveux poudrés, soigner leur dents aux pastilles de musc, farder leur teint de blanc d’Espagne, de rouge, faire les bègues, les las, avoir une voix molle et claire, une paupière languissante et pesante ». Le mignon de cour, le frontispice d’un pamphlet mordant nous en a transmis le portrait en costume Henri III,

  1. Henri Etienne, Apologie pour Hérodote, t. I, p. 115.