Page:Anecdotes pour servir à l’histoire secrète des Ebugors, 1912.djvu/170

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 132 —


s’étant rendu compte de la supercherie, il se retira. La demoiselle Cadière, piquée de cet abandon, en fit confidence au prieur du couvent des Carmélites, janséniste fervent et grand ennemi des jésuites. Ce religieux lui fit répéter ses accusations devant témoins. Les jésuites réussirent alors à faire enfermer la Cadière aux Ursulines. Cet abus d’autorité leur fut très préjudiciable. L’affaire fut portée devant le parlement d’Aix, où Catherine Cadière accusa le Père Girard de séduction, d’inceste spirituel, de magie et de sorcellerie. Après de longs et tumultueux débats, le Père Girard fut mis hors de cour et de procès à la majorité d’une voix : sur vingt-cinq juges, douze l’avaient condamné à être brûlé vif. Le peuple avait d’ailleurs ouvertement pris parti contre lui ; il dut quitter secrètement Toulon. Il se rendit à Lyon et de là à Dôle, où il mourut deux ans après, le 4 juillet 1733.

Nous retrouvons dans le journal de l’avocat Barbier quelques échos du fameux procès :