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Le fier Kulisber portait un casque orné d’une magnifique aigrette ; il tenait une lance énorme dont la vue seule inspirait de l’horreur ; le cheval qu’il montait rongeait fièrement son frein et semblait ne respirer que les combats. Mais ce qui méritait le plus d’attention, c’était son bouclier. Le travail en était merveilleux. On y voyait Jupiter qui, sous la forme d’un aigle, enlevait le jeune Ganymède. Apollon y paraissait inconsolable de la mort de son cher Hyacinthe. Le beau Narcisse cherchait inutilement à contenter sur lui-même la passion dont il était l’objet. Le tendre Nisus venait offrir sa vie aux Rutules pour sauver celle de son cher Euryale. Alexandre déposait l’orgueil du diadème aux pieds d’Ephestion, et le fougueux Alcibiade écoutait avec docilité les leçons du vertueux Socrate. Mais le graveur s’était voulu surpasser en représentant l’apothéose du célèbre Fouruchuda[1], qui reçut de son

  1. Fouruchuda, célèbre habitant de Spira, qui par zèle pour la défense d’une très nombreuse armée d’Ebugore, ayant été pris dans le combat, fut con-