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tion des éducateurs, le baiser mâle s’étale à chaque page[1] ».

Et le bibliothécaire de Cobourg appuie son affirmation d’un passage remarquable de la Satyre sotadique de Nicolas Chorier :

« Tous brûlaient de la même ardeur, et le peuple, et les grands, et les rois. Cette passion causa la mort de Philippe, roi de Macédoine, lequel périt de la main de Pausanias qu’il avait souillé. Elle mit aux pieds du roi Nicomède Jules César, qui se transformait en femme pour tous les hommes, comme il était homme pour toutes les femmes. Auguste n’a pas échappé à la contagion, Tibère et Néron s’en faisaient gloire. Néron épousa Tigellin, Sporus épousa Néron. Trajan, le meilleur des empereurs, parcourant l’Orient en triomphateur, se faisait accompagner d’un pœdagogium. On appelait ainsi une troupe de jeunes garçons des plus jolis qu’il provoquait jour et nuit à recevoir ses embrassements. Antinoüs, rival de Plautine, et rival heureux, servit de maîtresse à Hadrien. L’empereur porta le deuil de sa mort et plaça au rang des dieux, en lui consacrant des autels et des temples, celui qui

  1. F.-K. Forberg, De figuris Véneris, chap. II.