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ment la situation des lieux, la batterie fut bientôt prête et commença à jouer avec tant de violence que bientôt le quartier de la ville où étaient les magasins fut tout en feu. L’arsenal surtout devint la proie des flammes, qui se répandirent de côté et d’autre, avec une fureur qu’il semblait que rien ne dût arrêter. L’Eau de Vadanel[1] et les Madopes[2], dont cet endroit était plein, donnaient encore de nouvelles forces à l’incendie. Les Cythéréennes, alarmées, firent tous leurs efforts pour en arrêter les progrès. Le fleuve Nerui leur fut d’un grand secours dans cette occasion, et le hasard voulut que les pompes de la ville

  1. L’Eau de Vadanel est une liqueur dont on se sert après le combat pour bassiner l’endroit où les coups ont porté. (N. de l’A.)
  2. Madopes. Il y en a de différentes espèces : celle surtout dont il est ici question est une sorte d’onguent que l’on emploie pour guérir les blessures. Il a la propriété de rapprocher si bien les lèvres de la plaie qu’il faut être fin connaisseur pour s’apercevoir quand quelqu’un en a fait usage. On l’appelle communément Madope de la Providence, parce que celui qui a le premier découvert ce secret demeure à Spira, à l’enseigne de la Providence ; autrement, on la nomme Madope Purocrilesnoscréte. (N. de l’A.)