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— VI —

« Si quelqu’un a recherché les baisers d’un homme comme si c’était une femme (dormierit cum masculo coitu femineo), qu’il soit puai de mort, ainsi que son complice de luxure[1]. »

Le législateur songeait, en lançant son anathème, à la corruption de Sodome et de Gomorrhe, que lui-même avait narrée à son peuple pour l’en dégoûter. Peine inutile : le vice était né avec l’homme. On le retrouve inévitablement chez tous les peuples.

De pudiques commentateurs, comme le professeur Welcker, ont émis l’étrange opinion que « la pédérastie fortifiait, chez les Grecs, les liens de l’amitié, et même que ce vice n’était pas le résultat de la sensualité mal entendue, mais d’un principe élevé de la théorie du beau[2] ». Mais ce n’est là que l’expression d’un désir personnel, à moins que ce ne soit simplement une querelle de mots.

En réalité, comme l’écrivait le savant Karl Forberg, « les Grecs et les Romains furent d’aussi enragés pédicons que des cinèdes accomplis ; car dans les œuvres des écrivains des deux nations, à la grande indigna-

  1. Le Lévitique, xx, 13.
  2. Voir Un point curieux des mœurs privées de la Grèce, par O. D***. Athènes, 1871.