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vais état où elles se trouvaient lui en ôtèrent l’usage. Vainement il revint plusieurs fois à la charge, aucun de ses coups ne put porter et sa lame sans vigueur pliait même avant de toucher sa redoutable ennemie ; la Cythéréenne fit tout ce qu’elle put pour ranimer son courage et l’exciter à mieux faire ; mais, voyant que tous ses efforts restaient vains et qu’à peine il donnait le moindre signe de vie, elle se retira pleine du dépit le plus amer qu’elle exprima par ces paroles :

Lâche, ton cœur est en alarmes,
Devant moi tu baisses les armes.
Retire-toi ; c’est insulter
          Notre gloire
Que de savoir mal disputer
          La victoire.

Cette fatale aventure acheva de décrier les Brularnes dans l’un et l’autre parti. Les Cythéréennes surtout ne les regardèrent plus qu’avec le dernier mépris et comme des troupes molles et énervées, desquelles on ne devait rien espérer.

Cependant l’honneur des assiégeants se

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