Page:Anecdotes pour servir à l’histoire secrète des Ebugors, 1912.djvu/114

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 76 —


une preuve certaine de vos talents. Jamais on ne vous aurait vu à notre tête si l’on ne vous avait pas jugé digne de nous commander. Mais, pour réussir dans cette guerre, il ne suffit pas de joindre, comme vous faites, la prudence au courage, il faut encore connaître à fond le génie des peuples que nous allons combattre. Permettez-moi de le dire, seigneur, jusqu’ici vous n’avez eu affaire qu’à des Chadabers. Cette nation est bien différente des Cythéréennes ; ce n’est qu’à force de temps et de patience qu’on vient à bout de soumettre les premiers. Au contraire, il faut attaquer les autres brusquement et ne pas leur donner le loisir de se reconnaître. Si j’ai acquis quelque gloire dans les différents combats où je me suis trouvé, je puis dire que je n’ai dû mes succès qu’à la promptitude avec laquelle je me suis jeté sur l’ennemi aussitôt qu’il paraissait. Je fondais sur lui avec impétuosité ; de sorte que le voir, l’attaquer et le vaincre était la même chose pour moi. Bien des personnes se sont repenties d’avoir suivi une méthode tout oppo-