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leurs intrigues avec elles, il arrive néanmoins fort souvent que leur jeu venant à se découvrir donne matière à la critique des médisants qui ne manquent pas d’habiller en ridicule un serment que les Omines font de la manière la plus solennelle, et qu’ils ne font pas scrupule de violer à chaque instant avec la plus grande facilité du monde. Quoi qu’il en soit, c’est avec de pareils artifices qu’ils font leurs recrues. Ceux qui se laissent séduire par leurs discours prennent parti sous leurs drapeaux et s’engagent avec eux : c’est pour toute leur vie. Ils ne sont pas longtemps à s’apercevoir qu’on les a trompés, le repentir suit de près l’engagement ; mais à quoi bon ? Ils sont obligés de prendre patience, dût-ce être en enrageant. Ils ne doivent plus songer à sortir de l’esclavage et recouvrer leur liberté, toutes les voies leur sont interdites et fermées pour toujours. Les peines les plus terribles sont le châtiment de la désertion.

Les Omines composaient la meilleure partie de l’armée des assiégeants. Chacun