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oreilles venoient pendant la nuit manger ces morceaux de poires, puis rentroient si subtilement dans les oreilles, qu’il n’étoit pas possible d’en attraper aucun, quelque mesure que l’on prît pour cela. Enfin soit que le conduit par lequel ils sortoient & ils rentroient auparavant fût depuis devenu calleux, où que par quelque autre cause, ils fussent moins susceptibles de sentiment, il y avoit déja long-temps que l’enfant ne les sentoit plus ni sortir ni rentrer. Ce jeune homme, qui l’année de devant souffroit peu, souffrit ensuite beaucoup, & éprouva une insomnie presque continuelle. Depuis le commencement du Printemps, le nombre de ces petits animaux s’augmenta de plus en plus. Mais voici un événement bien extraordinaire, l’enfant s’étant fait par une chute une contusion sur le sourcil gauche, cette chute ouvrit un nouveau chemin aux Perce-oreilles, & il en sortit plusieurs par le nez.

L’Historien de ces faits est M. de Savoye, alors Curé de S. Ouen,