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que la tempérance n’est pas une chose si nécessaire à la santé, & que quand on a mangé avec excès, comme la faim tarde davantage à venir, & qu’ainsi l’on prend moins d’aliment dans le repas suivant, il arrive qu’on n’en a pas trop pris pour tout un jour ; après quoi il ajoûte, qu’à bien juger des choses, l’intempérance n’est point nuisible à la santé[1].

Quant à l’eau-de-vie, comme elle est plus capable d’épaissir les humeurs, que de les faire circuler, elle ne sçauroit être bonne contre les Vers : le principe est certain. Mais on doutera peut-être que cette eau soit telle que nous dirons, c’est-à-dire, qu’elle épaississe les sucs de notre corps, au lieu de les dissoudre, & c’est ce qu’il est facile de prouver. Il est si peu vrai que l’eau-de-vie subtilise les humeurs, que si l’on en seringue seulement deux onces dans la veine jugulaire d’un Chien, on lui trouvera un moment après, les poumons remplis de grumeaux de sang coagulé.

  1. Bontechoé, Part. 3 Chap. 4.