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plus, que si l’on avoit bu de l’eau de ce fleuve qui faisoit perdre tout souvenir. Mais si l’on examine bien tous ces avantages, on verra qu’il ne faut pas beaucoup s’y fier, & qu’il faut appréhender ici les Grecs & leurs présens.


IV.

Il falloit que celui-là eût une santé bien à l’épreuve, qui, après avoir essuyé les horribles symptômes que cause d’abord le Tabac, osa le premier continuer l’usage d’une plante si dangereuse. Il voulut sans doute braver la mort, lorsque sans craindre la pernicieuse fumée de la pipe, il eut le courage de tirer à pleine haleine, un poison plus dangereux que celui de la ciguë. Disons plutôt qu’il faut avoir un corps autrement fait que celui des autres hommes, pour se croire au-dessus des maux qui sortent de cette boëte de Pandore, par l’émission d’une simple poussiere, ou qui avec la fumée d’une pipe, vont porter leur mortelle impression jusqu’aux