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qu’on nomme têtart, qui a une grosse tête, une gueule de poisson, des nageoires & une queuë comme les poissons : elle respire par des oüies qui sont les poumons particuliers aux poissons. Quelque tems après, la queuë & les nageoires tombent & laissent voir des pattes, avec lesquelles elle peut marcher & nager. Tout le devant de sa tête ou plutôt son masque tombe de même que les oüies, pendant que ses poumons semblables à ceux des animaux terrestres se développent, & deviennent non-seulement visibles, mais même considérablement gros, d’invisibles qu’ils étoient auparavant. Ne peut-on pas regarder comme une plus grande perfection dans ces animaux, ce don de pouvoir goûter la vie successivement dans différens états & dans différens élémens ?

Le plus souvent l’état des vers n’est qu’un état de passage pour arriver à une autre forme. Ainsi la plûpart des Vers qui s’engendrent dans la chair pourrie se changent en mouches. Certains gros Vers qui se tiennent assez long-tems cachés dans