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Précepteur d’Alphonse Roi de Naples, qui raconte que l’on vit de son tems, deux Palmiers, l’un mâle cultivé à Brindes, & l’autre femelle élevé dans les bois d’Ottrante ; que ce dernier fut plusieurs années sans porter de fruits, jusqu’à ce qu’enfin s’étant élevé au-dessus des autres arbres de la forêt, il pût appercevoir (dit le Poëte) le Palmier mâle de Brindes, quoiqu’éloigné de plusieurs lieues. Car alors il commença à porter des fruits en abondance. Il n’y a aucun lieu de douter qu’il ne commença pour lors à porter des fruits, que parce, qu’il commença dès-lors à recevoir sur ses branches la poussiere des étamines que le vent enlevoit de dessus le Palmier mâle, & qui étoit emportée par-dessus les autres arbres. Nous expliquons par-là d’une manière naturelle & sensible cette fécondité qui a bien embarrassé les anciens Physiciens, & qu’ils attribuoient à la sympathie ou à l’amour qui se rencontroit entre les arbres. Voici les paroles de l’Auteur.

Brundusii satis longè viret ardua terris
  Arbor, Idumæis usque petita locis,