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la plûpart des Poissons il n’y a point d’accouplement ; la femelle jette ses œufs, & le mâle qui la suit répand le frai sur ces mêmes œufs ; or avant que l’eau ait étendu cette liqueur sur tous ces œufs, l’esprit fécondant doit en avoir été dissipé par les eaux. La difficulté de la fécondation est encore plus considérable pour les huitres & les autres coquillages qui se tiennent attachés aux rochers ou au fond de la mer, sans avoir que très-peu de mouvement. Le frai des mâles est porté au gré des eaux de côté & d’autre, & enfin le hazard fait que les œufs des femelles en sont touchés & rendus féconds. Que deviendroit pendant ce transport l’esprit séminal, si la génération se faisoit par son entremise ? Il auroit tout le tems de s’exhaler, & jamais les œufs des huitres & des autres coquillages de cette nature, ne pourroient être rendus féconds.

Nous évitons donc dans notre systême ces deux suppositions, & par consequent jusques ici ce systême est plus simple que celui des Ovaristes pour la génération des animaux.