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cte, non à l’abondante nourriture qu’il prend dans les intestins, ainsi que se l’imaginent mal-à-propos quelques Philosophes, mais à une propriété particuliere qui le distingue des autres Vers. En effet, qu’un Pigmée, par exemple, mange tant qu’il voudra, qu’il s’engraisse des meilleures viandes, il demeurera toûjours Pigmée.

Vous me demandez ici, si je crois que cet Insecte s’engendre en l’homme dès le ventre de la mère ? Hippocrate le pense de la sorte dans le IV. Livre des Maladies, Nombre 27. ainsi que vous le remarquez dans votre Lettre. Or, comme les paroles de ce grand homme sont presque toujours l’écho de la nature, je ne voudrois pas m’écarter facilement de son opinion, ou si je m’en éloignois, ce ne seroit point pour me laisser aller aux frivoles subtilités du raisonnement, ni aux vaines fictions des hypotheses, que je fais gloire de mépriser ; ce seroit pour m’attacher à quelque expérience constante, qu’une longue suite d’observations m’auroit fait connoître