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cette longueur qu’après plusieurs années, parce qu’il faut que ses parties commencent à se déveloper & à croître peu à peu, avant que de pouvoir se manifester d’une maniere si sensible.

On ne doit point s’étonner qu’un si long espace de temps soit nécessaire pour l’accroissement parfait de cet Animal ; vu que c’est la coûtume de la nature, ainsi qu’on le voit dans le germe de l’œuf, dans les graines des plantes, & dans l’accroissement des végétaux, de tracer d’abord les premiers linéamens de ce qu’elle veut mettre au jour, c’est-à-dire, de former premièrement de petits sacs membraneux, qu’elle remplit d’une humeur délicate, & qu’elle manifeste après dans le temps arrêté. L’humeur ainsi renfermée, se trouve défendue contre les injures extérieures, elle s’épaissit & reçoit enfin, par le moyen des envelopes qui la resserrent, la figure qu’elle doit avoir. C’est ainsi que tous les Animaux & tous les végétaux, selon les différentes espéces qui les distinguent, & selon l’ordre établi