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L’Auteur de la Lettre me prête ici une réponse que je ne ferai pas. Car comme l’acide du vinaigre est un acide de décomposition, ainsi que parlent les Chymistes, & que celui du verjus ne l’est pas, je trouve de la différence entre l’acide du vinaigre, & celui du Verjus. Mais sans recourir à cette raison, la seule différence des effets qui se remarquent dans le vinaigre & dans le verjus, doit suffire plus qu’aucune autre chose, pour faire juger que leur nature est différente. C’est une maxime trop sujette à erreur, que celle de croire que nous devions regler les effets des causes sur l’opinion que nous avons de la nature de ces causes. Il paroît bien plus sur de juger de la nature des causes par celles de leurs effets. On dira, par exemple, que l’eau des Gobelins est d’une nature différente de celle de la Seine, parce que l’eau des Gobelins est bonne à certaines teintures auxquelles l’autre n’est pas propre. On dira encore, que comme il y a des eaux où cuisent certaines légumes, d’autres où ces mêmes légumes ne cui-