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les os, nous remarquerons qu’il le seroit bien plus, s’il sçavoit que ce même Professeur enseigne que la moëlle n’a point de sentiment : car ceux qui ôtent à la moëlle l’avantage qu’elle a de nourrir les os, lui en donnent un autre qu’elle n’a pas, qui est d’être d’un sentiment très-exquis, & ils insistent beaucoup plus sur cet article que sur l’autre. Comme cette erreur n’est pas moins grande que la premiere, peut-être que les Lecteurs ne trouveront pas mauvais que nous en disions ici un mot par occasion.

La moëlle est une matière huileuse, coulante & liquide, renfermée en plusieurs vésicules membraneuses très-déliées, communiquant les unes aux autres, dans le tissu desquelles cette même matiere est filtrée. Quelques anatomistes la définissent un amas de plusieurs vésicules membraneuses très-déliées, ouvertes les unes dans les autres, & remplies d’une matiere huileuse, coulante & liquide. Mais cette définition confond le contenant avec le contenu, & n’est pas plus exacte que celle qu’on donneroit, du jus de citron,