Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome II.djvu/261

Cette page a été validée par deux contributeurs.

auroient rendu ce Livre plus gros, sans le rendre meilleur.

En fait de remedes, nous n’avons pas d’autre chemin à suivre, que la voye des observations ; & vouloir découvrir par la raison seule, la vertu des médicamens, c’est ne vouloir jamais trouver ce qu’on cherche. Attachons-nous donc à l’expérience, & laissons ces chicanes & ces vaines subtilités, qui selon la pensée d’un Ancien[1], nous rendent semblables à ces petits Insectes qui ne se plaisent que dans les brossailles. Evitons cette Médecine Scholastique, qui n’est bonne que pour la dispute, & faisons-nous une Médecine positive qui nous puisse servir dans la Pratique. Par une Médecine positive, je n’entends pas une positive d’autorités, laquelle consiste à sçavoir les sentimens de divers Auteurs sur un même point, comme est la positive de Théologie. J’entends une positive de faits, laquelle nous ap-

  1. Reperias quosdam in disputando mirè callidos, cum ab illâ cavillatione discesserint non magis sufficere in aliquo graviore actu, quùm parva quaæ animalia, quæ in angustiis mobilia campo detrahenduntur. Quintil. Institut. Orator. Lib. XII.