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chose. Mais autant qu’il est avantageux de beaucoup manger lorsqu’on a des Vers, autant il est dangereux de le faire lorsqu’on en est délivré ; car il faut en cette occasion vivre le plus sobrement & le plus frugalement qu’il est possible, pour éviter toute sorte de corruption ; sans quoi ce seroit s’exposer de nouveau à la même maladie : cette sobriété cependant doit avoir ses regles, & il ne faut point la faire pratiquer avec trop d’exactitude aux enfans, parce qu’ayant plus de chaleur naturelle que les autres, & avec cela un corps qui prend son accroissement tous les jours, ils ont besoin d’être soûtenus par une plus abondante & plus fréquente nourriture ; aussi remarque-t’on que les jeunes gens portent le jeûne avec bien plus de peine, que ne font les personnes d’un âge avancé ; c’est pourquoi Hippocrate dit dans un Aphorisme exprès, que les enfans, & tous ceux dont le corps n’a pas encore pris son accroissement, doivent être plus nourris, sans quoi, dit-il, il faut qu’ils dessèchent, parce qu’ils ont une chaleur plus grande.