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dont nous aurons plus bas occasion de parler, aussi-bien que de plusieurs que Mr Rédi a faites sur la coraline, qui est si amere, & d’une odeur si pénétrante.

Tous ces amers sont plus ou moins contraires aux Vers, selon qu’ils abondent plus ou moins en particules abstersives, autrement dites savonneuses, lesquelles dépendent d’un sel fixe mêlé dans une matière grasse & sulphureuse.

Quant à l’ail, dont la saveur âcre semble plus pencher du côté de l’acide, que de celui de l’amer, & dont l’odeur fétide, peut être regardée comme la peste du nez : voici comme s’en explique M. Rédi.

Je fis frotter d’ail tout le dedans d’un pot de terre, & jetter au fond du vaisseau les morceaux d’ail qui étoient restés, puis je mis dans ce pot, six Vers de terre, dont trois étoient fort gros, & trois plus petits. Sitôt qu’ils y furent, ils parurent frappés de l’odeur & de l’attouchement de l’ail, puis ils devinrent engourdis. Je les couvris alors de bonne terre, où j’avais mêlé plusieurs