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& qu’il est difficile de s’en défendre ; mais cette étymologie paroît fausse quand on fait réflexion, que les Grecs ont appellé ces animaux, Εντομα, c’est-à-dire, coupez, incisez, & que le latin incisum qu’on a ensuite francisé, n’est que la traduction de ce mot grec.

Je dis que l’insecte respire, ce qui est contraire au sentiment de plusieurs anciens Philosophes, qui ont cru que la plupart des insectes ne respiroient pas, parce qu’ils se sont imaginés que ces animaux n’avoient pas de poumons ; au lieu que les observations des Modernes sur ce sujet, celles entre autres, du célébre Malpighi, nous font voir qu’il y a des insectes qui, loin de manquer de poumons, en ont un plus grand nombre que les autres animaux. D’ailleurs, comme le remarque Pline, quand ils n’en auroient point, ce ne seroit pas une conséquence qu’ils ne respirassent pas, puisqu’il ne paroît pas plus possible de vivre sans respiration que de respirer sans poumons. Nec video cur magis possint non trahere animam & vivere, quam spirare sine visceribus[1].

  1. Plin. Hist. nat. lib. II. c. 3