Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome I.djvu/451

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cure doux ; mais peu de temps ensuite la maladie augmenta, & cette pauvre femme tomba dans une maigreur si étrange, qu’elle devint comme un spectre. Le Médecin s’apperçut de quelques signes de Vers ; il donna aussi-tôt les remedes qu’il crut les plus spécifiques contre ces Animaux, & la Malade jetta par haut & par bas quantité de Vers, sans en ressentir aucun soulagement, ce qui arriva à la saint Jean-Baptiste. Après cela elle se plaignit de grandes douleurs dans les côtes & dans le bas-ventre, & elle disoit qu’il lui sembloit que quelque chose se promenoit dans son corps. Quelquefois on la contraignoit à avaler un peu de potage, mais elle le rendoit dès le moment, & le rendoit de couleur verte & jaune ; ce qu’elle vomissoit, étant gardé, se tournoit en une eau gluante, semblable à celle qu’on voit dans un alembic où l’on distile des Vers de terre. Peu de jours avant que de mourir ayant pris une médecine, elle