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auroit pu faire croire que c’étoient des animaux ; mais que cette apparence de tête venoît de ce que l’extrémité de poil qui étoit dehors, avoit une couleur différente du reste ; qu’après tout, il n’y avoit jamais remarqué ni mouvement ni forme d’animal.

A Aix-la-Chapelle la maladie des Crinons est assez ordinaire, & c’est la coutume dans ce pays-là, de frotter le corps des Enfans avec du miel, auprès du feu. Alors ces petits Crinons deviennent plus visibles, & on les coupe avec le razoir, croyant couper autant de têtes de Ver, quoique, selon toutes les apparences, on ne coupe que des poils que le miel a fait paroître ; car on sçait que le miel appliqué sur la peau, fait croître le poil promptement.

Le sentiment de M. Leeuwenhoek, que les Crinons sont des Vers imaginaires, paroît d’autant plus vraisemblable, que les poils qui poussent sous l’épiderme, sont capables par eux-mêmes, de produire beaucoup d’incommodités, lorsqu’ils ne trouvent pas une issue